La technologie vectoring était déployée comme un moyen de délivrer une connexion haut débit sur l’infrastructure existante, en permettant d’en tirer plus de performance sans investir en extension du fibre.
Quelle est l’idée ?
Les lignes téléphoniques délivrant le signal VDSL2 font partie des boyaux comprenant de 10 à plusieures centaines de lignes positionnées tout près l’une de l’autre. Telle proximité provoque l’interférence (bruits diaphoniques, effet indésirable d’un signal transmis d’un circuit vers un autre), et plus de lignes en faisceau, plus d’interférence est générée. L’interférence représente un des plus grands obstacles pour délivrer un signal VDSL2 de bonne qualité. En absence d’interférence, chaque ligne VDSL2 pourrait fonctionner comme si elle était une seule dans le faisceau, et par la suite, assurer un débit plus élevé. Donc, en gros le vectoring ce n’est pas une méthode d’augmenter les vitesses maximales théoriques mais il permet de réduire l’écart entre la limite théorique supérieure de performance et les vitesses pouvant être délivrées en conditions de terrain différentes.
Amélioration des débits en downstream avec vectoring
Contrairement à Dynamic Line Management (DLM), où il n y a pas de garantie que le profil assigné à une ligne VDSL2 lors du processus DLM restera toujours le même, les lignes ayant subi le vectoring vont garder leurs nouveaux débits élevés, basés sur un processus récurrent de mesure, traitement et correction.
Dans son concept, la technologie de vectoring peut être comparée à la technologie de suppression de bruit utilisée dans les écouteurs: son principe consiste en l’écoute des bruits indésirables et la production d’un son avec une phase inverse – ainsi, deux sons peuvent supprimer réciproquement l’un l’autre.
Comment ça marche ?
Dans le réseau Proximus la technologie de vectoring est implémentée au niveau du cabinet de rue (ROP), où les interférences des lignes du même faisceau peuvent être proprement mesurées et neutralisées grâce à la génération des signaux correspondants à phase inverse, ce qui est fait par DSLAM.
Certainement, tous ces calculs pour les besoins du vectoring requièrent une grande puissance informatique.
Afin de satisfaire aux exigencies mentionnées ci-dessus, il y a deux choses principales à mettre en oeuvre: installer les nouvelles cartes VDSL2 dans les ROPs et upgrader tout le matériel des clients vers « vector-friendliness » ou les remplacer par un matériel « vector-compliant ».
Principle of cross-talk cancellation
Au niveau du matériel, le vectoring ne peut être appliqué à une ligne VDSL2 que si deux exigences suivantes sont respectées: le modem connecté sur cette ligne doit être « vector-compliant » et en même temps tous les modems connectés sur les autres lignes du même faisceau doivent être « vector-compliant » ou au moins « vector-friendly ». Autrement, le modem qui n’est pas au moins vector-friendly va perturber le calcul de l’interférence entre les lignes. Ainsi, l’interférence entre certaines lignes restera non supprimée, ce qui pourra avoir un effet négatif imprévisible sut toutes les autres lignes du faisceau.
Afin de l’éviter, tous les modems qui ne sont pas au moins « vector-friendly » seront synchronisés au profil « fallback » (7000/512 kbps) qui ne créera plus d’interférence qu’en cas de ligne ADSL2+ et ne pertubera pas l’évaluation continue de l’interférence. Par contre, un modem VDSL2 « vector-friendly » ne perturbe pas les autres lignes du faisceau mais ne permettra pas de se bénéficier de l’avantage du vectoring qui est une vitesse plus élevée.
Quelles vitesses les lignes vectorisées peuvent-elles atteindre?
Peu importe la distance qui sépare l’utilisateur VDSL de l’armoire de raccordement, le vectoring augmente considérablement la vitesse maximale de la ligne (d’environ 30 à plus de 100 pour cent en fonction du profil provisioning). La vitesse des lignes VDSL2 vectorisées peut atteindre la vitesse de 70 Mbps en réception (sans compter le DLM!) à des distances allant jusqu’à 900 m, l’atténuation du câble ne dépassant pas 0,4 dB, tandis que la vitesse de 50 Mbps peut être supportée par les lignes aussi longues que 1200 m.
Les vitesses dépendront également du type de vectoring que le street cabinet supporte. Le vectoring, lorsqu’il a été lancé, fonctionnait dans les bandes de fréquences supérieures à 2.2 MHz. ADSL étant en train de disparaître, les street cabinets sans ADSL permettront de déployer le vectoring dans les bandes de fréquences ADSL et ADSL2+ (respectivement supérieures à 1,1 MHz et 552 KHz), ce qui conduira à une estimation plus précise de l’interférence.